top of page

Et si on parlait trop?

Dans un contexte où le silence est une denrée rare et que les voix s’entremêlent aux nombreux sons ambiants, il n’est pas étonnant que les enfants ne nous écoutent pas systématiquement. Depuis quelques mois, je parle un peu moins lors de mes interventions auprès de mes enfants et ceux de la garderie. Désormais, je contribue un peu plus à la réduction de la pollution sonore, j’investis dans ma santé psychologique et celle des tout-petits en utilisant davantage la communication non verbale.

J'ai constaté au fil des ans que dans certaines situations, le fait d’utiliser des mots pour véhiculer notre message allait à l’encontre du résultat souhaité.

Le contexte de la sieste, autant à la garderie qu’à la maison, est souvent un moment propice aux interventions verbales incohérentes. On demande à l’enfant d’être silencieux, de notre belle voix parfois exaspérée, en faisant des « chut » pas très discrets, désirant créer le plus rapidement possible un climat calme et propice à l’endormissement. Quand ça ne fonctionne pas, par réflexe on hausse le ton et on ajoute des mots : « Julia, silence, c’est le temps de faire dodo. »

Les enfants ne voient pas nécessairement la sieste comme une chance incroyable de reposer tout leur être et de favoriser leur bon développement. Ils la perçoivent comme un temps ennuyeux où ils ne peuvent pas jouer ni converser.

Quant aux enfants anxieux, plongés dans la noirceur et étant les seuls témoins de leur cerveau bouillonnant de pensées et d’images, je peux comprendre que la sieste est un moment de grande agitation et que pour eux, rejoindre les bras de Morphée n’a rien d’invitant ni de poétique. Il n’est pas étonnant que les enfants tentent de rester éveillés, en contact avec nous, en gigotant, en parlant et parfois même en s’opposant vivement à ce besoin évident de repos.

Si on parle à notre tour, on contribue à leur état d’agitation, on leur confirme que leur technique d’obtention de l’attention fonctionne à merveille et on devient complètement incohérent, l’exemple à ne pas suivre. On demande oralement à l’enfant d’être en silence, généralement à plusieurs reprises, sans appliquer soi-même cette consigne. On peut très bien être présent à leurs côtés, les aider à se détendre et les rassurer sans avoir recours à la parole.

J’aime beaucoup utiliser le non-verbal pour souligner les réussites d’un enfant et l’encourager à poursuive ses bons comportements.

J’ai l’impression qu’un sourire, un pouce en l’air ou une main ébouriffant affectueusement les cheveux de l’enfant a plus d’impact positif dans l’immédiat, mais aussi à long terme, que l’usage de la parole seulement. À mon avis, l’utilisation de simples petits gestes contribue à la continuité de ses bons comportements, au développement d’une bonne estime de soi ainsi qu’à l’établissement d’une relation chaleureuse, respectueuse et de confiance avec nous.

Cela est une réflexion que je me suis faite à moi-même il y a quelque temps déjà et que j’essaie de mettre en application le plus possible quand le contexte s’y prête. Il y a longtemps que j’ai compris que la perfection n’existe pas et que malgré mon bon vouloir, je ne suis pas parfaite non plus! Je fais encore des interventions incohérentes auprès de mes filles. Et que dire de mon niveau d’exaspération et d’impatience à certains moments! La grande différence, c’est qu’une fois qu’on prend conscience d’un élément à modifier, le changement commence déjà à s’effectuer selon notre niveau de motivation ou d’atteinte dans nos valeurs.

La prochaine fois que vous aurez l’impression de parler dans le vide avec votre enfant, au lieu de pogner les nerfs et hausser le ton comme on le fait tous à un moment ou un autre, rejoignez votre enfant et obtenez son attention en mettant votre main sur son épaule. Une fois son regard dirigé vers vous, vous pourrez lui communiquer calmement avec des mots ou des gestes ce que vous désirez, en n’oubliant pas le « s’il te plaît ». Cette technique est très efficace pour que votre enfant vous écoute, mais ne garantit pas qu’il fera tout ce que vous désirez, immédiatement et sans rouspéter! Par contre, une fois qu’il aura répondu positivement à une de vos demandes, vous pourrez lui témoigner votre reconnaissance en arborant votre plus beau sourire suivi d’un simple « merci » sincère.

Grosso modo, agissons avec nos enfants comme nous désirons que l’on agisse avec nous, c’est-à-dire avec respect et indulgence.

Karine Cyr est aussi l’auteure du blogue Harmonie Famille.

Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
Garderie peluche clémentine
bottom of page